« Mona, le jazz à bras le corps ! Ce quintet, en résidence au théâtre de Bourg pendant quatre jours, a mis le feu à une salle comble, livrant des compositions genre jazz brut mais sophistiqué, très actuel, qui s'adresse aussi bien au corps qu'à l'âme. Entre les clarinettes, la trompette ou le bugle, et les sax, c'est plus que l'entente cordiale ! C'est une fusion intime, un embrasement dont chaque partenaire se libère au gré de son inspiration pour y revenir, se mêler à nouveau, et faire jaillir une énergie, un feu intense, que chacun attise à chaque note, avec un talent ravageur. Elodie Pasquier et ses clarinettes, il faut le dire, c'est génial ! Fluide, forte, expressive : du grand art ! Fred Roudet à la trompette, ça vibre, ça éclate, à croire que les sonorités qu'il obtient passent directement de son souffle au cœur d'un public sur les genoux ! Quant à Romain Dugelay, aux saxophones, il faut l'écouter ... et le voir ! Il joue de tout son corps, et vraiment, il livre un son étonnant, notamment au baryton qu'on a rarement entendu aussi modulé, éloquent, et fascinant ! Le batteur, Teun Verbruggen, apporte quant à lui une fluidité de danseur, jouant de ses cymbales comme sur du velours, ses baguettes délicates obtenant des percussions diverses de vraies mélodies, énergiques, certes, mais tout en nuances, rigueur et expressivité. Et la guitare, dans tout ça ? Elle apporte à la fois du lien entre tous, de l'originalité, du sens. Hilmar Jensson, par petite touche, apporte sa marque à l'ensemble, discrète mais essentielle. Bref, on était jeudi soir au théâtre de Bourg dans l'exceptionnel, et on en est sorti avec un seul désir : le revoir, ce Mona/Elodie Pasquier quintet, le réécouter, sur scène ou sur un C.D., peut-être ? Si ils sont programmés par chez vous... courez-y, c'est du bonheur assuré. Ça jazz, dans l'Ain, et la création se porte bien ! »Florence Loslier & photos Martin Klébinder  / Jazz Rhône Alpes